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Sensibilisation au harcèlement : "Je dis rien" invite les élèves à s'exprimer... et à réfléchir !

Par LUCIE GUINOT, publié le samedi 23 mars 2024 16:35 - Mis à jour le samedi 23 mars 2024 16:49
Les comédiens jouent une saynète devant les collégiens.
Les 4èmes-3èmes du collège Louis Bonnemaille ont assisté à un spectacle de "théâtre forum" sur le thème du harcèlement.

Ce vendredi 22 mars, les élèves de 4ème  et de 3ème  ainsi que les élèves ambassadeurs pHARe de 5ème ont assisté à une représentation de « Je dis rien » , une création de théâtre forum sur le thème du harcèlement. Sur la scène de la mairie de Pays-de-Clerval, les comédiens de la compagnie Les Trois sœurs, venus de Besançon, ont joué trois saynètes montrant des situations de harcèlement dans le cadre scolaire.

Dans un décor minimaliste -deux tables, quelques chaises- bonnets ou casquettes sur la tête pour marquer la jeunesse des personnages, les quatre comédiens ont incarné les différents protagonistes du harcèlement : ceux qui en souffrent, ceux qui le font subir, ceux qui y assistent…

Le théâtre forum étant basé sur l’échange avec le public afin de mener une réflexion collective, les élèves ont ensuite été invités à partager leur ressenti sur ce qui venait de se jouer sur scène : ce qu’ils en avaient retenu, ce qui les avait choqués, dérangés…

Cet échange a été l’occasion d’évoquer différents types de violences : moqueries, grossophobie, harcèlement à caractère sexuel, homophobie, rumeurs et cyberharcèlement, mais aussi de constater la variété des réactions à une même situation. A la première question de la « maîtresse de cérémonie » du jour, la metteuse en scène Marilyn Pape : « Est-ce que ce que vous avez vu existe dans votre vie ? », les réponses entendues de part et d’autre du public d’élèves allaient du « Non » assuré au « Oh ! si », en passant par « Oui, mais pas si fort. »

Les trois mêmes scènes ont ensuite été rejouées, avec cette différence notable que les élèves pouvaient cette fois agir sur le déroulement de chaque scène. Le principe ? Quand quelque chose sur scène les dérangeait, les élèves devaient taper dans leurs main et la scène se figeait. Il fallait alors expliquer les raisons de cette interruption, dire en quoi ce qui venait de se passer était problématique.

Ensuite venait le temps de la réflexion afin de trouver des solutions : quels autres comportements auraient pu adopter les victimes, les témoins ? Les élèves devaient proposer des scénarios et venir sur scène pour rejouer les choses différemment, afin de voir si la situation évoluait autrement.

Par exemple, lors d’une saynète où un personnage est victime d’insultes grossophobes, une élève a proposé que la victime se défende plutôt que de se taire. Cela pousse son camarade à intervenir pour la soutenir, et la dispute prenant de l’ampleur, une autre élève intervient. Mis en minorité et donc en position de faiblesse, l’élève agresseur finit par partir et laisser sa victime tranquille.

Toutes les solutions proposées n’ont pas fait l’unanimité, et cela a permis aux élèves de débattre sur la façon dont il fallait réagir aux différents types de harcèlement : être violent avec celui qui est violent (au risque de l’escalade) ? S’opposer par des paroles ? Tenter d’engager le dialogue ? Intervenir, se montrer solidaire lorsqu’on est témoin ?

De même, tous les collégiens n’ont pas perçu les situations proposées de la même manière, comme en ont témoigné les réactions aux diverses interruptions des scènes. 

Une élève du collège a apporté une forme de conclusion à ces échanges animés en déclarant qu’il n’y avait pas de solution idéale face au harcèlement, rejoignant sans le savoir la philosophie du théâtre forum : pas de solution « idéale » en effet, mais des alternatives, autres que la violence, qui vont varier en fonction du contexte, des individus…

Cette séance a non seulement été l’occasion pour les collégiens de réfléchir collectivement à un thème incontournable de la vie en société mais aussi, en guise de bonus, de découvrir les talents de comédiens des élèves montés sur scène ! Peut-être le début d'une vocation pour certain-e-s ?